Après la remise en cause contre le Code du Travail et le contournement du statut de la fonction publique, la réforme des retraites en préparation est un nouveau défi que le gouvernement lance au syndicalisme.

L’instauration d’un régime prétendument universel est en réalité une offensive contre notre modèle social. C’est aussi un nouveau coup contre la Fonction publique que le gouvernement veut porter car le Code des pensions se fonde avant tout sur le droit à la carrière. Et il prévoit de baisser drastiquement le montant des pensions par la conjugaison d’une réforme systémique instaurant un système à points et de mesures paramétriques prévoyant notamment un âge dit « d’équilibre ».

L’objectif est clair : imposer un plafond fixé à 14% du PIB aux budgets finançant les pensions et contraindre à travailler plus longtemps en pénalisant les départs avant 64 ans.

Sous prétexte de redistribution et d’égalité, nombre des droits de solidarité existants (familiaux, réversion, périodes de chômage, de maladie…) seraient supprimés ou affaiblis. Et ce sont les femmes, dont les pensions sont déjà inférieures de 24% en moyenne à celles des hommes, qui seraient alors le plus impactées ! L’annonce gouvernementale de revalorisation des minima de pensions cache mal que davantage de salarié-es seraient concerné-es par ceux-ci.

Parce que l’intervention des personnels dans le débat est essentielle, la FSU a raison de mener la bataille de la conviction et d’informer, débattre avec les agents de la fonction publique comme les salarié-es du privé pour organiser la riposte, avec les plus jeunes comme les plus proches de la retraite. La priorité est de contribuer à construire l’unité syndicale la plus forte pour permettre d’engager le meilleur rapport de force et mettre en échec le gouvernement sur son projet de dynamitage des retraites.

Pour construire les mobilisations, il faut défendre un système de retraite dont le financement permette la revalorisation de toutes les pensions, de gagner un calcul sans décote sur les 6 derniers mois, avec un départ à 60 ans, prenant en compte des années d’études et garantissant les droits familiaux.

C’est un choix de société fondé sur une juste répartition des richesses qui est au cœur du sujet. En partant des revendications des personnels, c’est cette bataille syndicale dans laquelle la FSU est engagée.

 

Luce Desseaux, Bruno Leveder, Erick Staelen