Hommage à Samuel Paty, Place de la République,

Paris le 18 octobre 2020

« Nous sommes aujourd’hui rassemblés pour rendre hommage à Samuel Paty et notre nombre dit à lui seul l’amplitude du choc, la tristesse, la colère et l’état de sidération dans lequel est plongée la communauté éducative et le pays tout entier. Un enseignant a été tué pour avoir exercé son métier, pour un cours qui était destiné à échanger, à débattre afin d’éveiller l’esprit critique des élèves. Nous avons du mal à mesurer l’étendue de ce que cela signifie, mais en tous cas cela génère tristesse et colère. La FSU pense bien entendu à cette heure à sa famille, à ses proches, aux personnels et aux élèves de son collège.

Cet attentat est le fait d’un terroriste fanatisé par l’islamisme radical. C’est l’obscurantisme qui veut faire plier et faire taire l’éducation, comme il a voulu faire taire la caricature et la liberté d’expression avec les attentats contre Charlie Hebdo.

La volonté de ces forces obscurantistes, c’est de diviser, de fracturer la société. Notre réponse doit être la cohésion, cohésion autour des professeurs, de la mission émancipatrice de l’école, partout, sur tout le territoire, pour tous. Mais aussi la réaffirmation de notre sympathie à l’égard de nos compatriotes musulmans sur qui nous savons pouvoir compter dans ce combat.

Et cela, nous pouvons l’affirmer parce que nous sommes solides, convaincus et fermes sur nos principes : la laïcité, la liberté de croire ou de ne pas croire, aucune complaisance envers quelque extrémisme que ce soit, et que nous avons une réponse : l’éducation. C’est le pays tout entier qui aujourd’hui soutient ses professeurs, qui doit continuer à le faire, les protéger, les conforter dans leur rôle social essentiel, celui d’émanciper les individus. Nous le devons à la société toute entière, nous le devons aussi à la mémoire de Samuel Paty qui a payé de sa vie son engagement professionnel et le fait de n’avoir rien lâché sur ces principes. »

Benoît Teste, secrétaire général de la FSU.