Un nouveau souffle pour le second degré, une chance pour toute une génération.
La FSU, ses syndicats du second degré et le SNESup portent la revendication de la scolarité obligatoire portée à 18 ans, elle est bloquée à 16 ans depuis 1959 !
La société s’est pourtant transformée à la fois en termes de connaissances, de technologies, et de métiers qui tous d’une façon ou d’une autre combinent complexités des attentes et exigences d’adaptabilité.
Une formation initiale qualifiante reste la meilleure garantie pour une insertion professionnelle réussie, susceptible d’évolution dans le cadre d’une éducation permanente tout au long de la vie, un levier déterminant pour résister à toute forme de subordination à l’employeur.
Certes depuis 2003, la part des 18-24 ans « peu ou pas diplômés et hors formation » est passée de 13 % à 8 % (DEPP), les filles étant moins touchées que les garçons par les sorties sans qualification (6,3 % contre 9,7 %).
Mais, alors que neuf jeunes sur dix sont toujours en étude à 18 ans, 20 000 quittent toujours chaque année le système scolaire avant 16 ans.
En 2020, l’INSEE comptait 13 % des jeunes de 15 à 29 ans, soit 1,5 million de personnes, qui n’étaient ni en emploi, ni en étude, ni en formation : des jeunes exposés, plus que d’autres de leur génération, au risque du chômage et à une précarité durable. Les conséquences démocratiques sont tout autant désastreuses, avec un désintérêt pour la vie de la cité tant les conséquences d’une exclusion sociale resteront pour la majorité indépassables.
Depuis 2018 avec l’obligation de formation pour les 16-18 ans, le gouvernement semble agir contre le décrochage scolaire mais de manière imparfaite en ayant recours à des officines privées ou à l’apprentissage. Le projet de la FSU doit bien au contraire se construire autour d’une culture commune exigeante, accessible à toutes et tous, sur un temps long pour laisser le temps aux apprentissages dans l’école publique.
Les congrès départementaux peuvent donc être l’occasion d’affirmer que notre mandat a du sens et est réalisable.
Définissons des éléments pour le structurer et convaincre le plus grand nombre que la France est en mesure d’y parvenir comme d’autres pays l’ont déjà fait (Portugal, Pays-Bas). Une profonde évolution de notre système éducatif est nécessaire avec des moyens, des personnels supplémentaires, une réflexion sur les contenus et les pratiques d’enseignement.
U&A encourage les congrès à faire des propositions concrètes sur :
– les programmes scolaires : quel enseignement des mathématiques au lycée, l’histoire des civilisations et des disciplines dans la construction des savoirs, des éléments de programmes communs avec la voie professionnelle (philosophie ou sciences par exemple), la place des femmes dans les contenus enseignés, quels enseignements artistiques après le collège, comment enseigner le rapport au langage oral et écrit dans les disciplines, quels éléments de droit, de sciences sociales, de culture technologique permettant de faire face au défi d’une école égalitaire, émancipatrice, soucieuse des enjeux de santé et des enjeux environnementaux ?
– l’organisation de la classe de seconde, la valorisation des cultures technologique et professionnelle pour mieux articuler et préparer aux 3 voies au lycée (cf fiche UA FSU 3 voies du lycée)
– l’accompagnement des élèves par les équipes pluri-professionnelles pour repérer et lutter contre tout décrochage et abandon, pour travailler le rapport des élèves à l’effort, à l’autonomie, à la prise de responsabilité.
– l’orientation des élèves, l’aide dans l’organisation des études, le droit à l’erreur, les passerelles entre les voies, une carte des formations enrichie
– un collège plus humain, plus inclusif, avec un bâti mieux conçu
En 2018 en France, 89 % des élèves de 15 ans issus de milieux favorisés déclarent qu’ils
comptent obtenir un diplôme du supérieur contre 69 % parmi le quart des plus défavorisés.
Cet écart de 20 points est le plus faible des pays européens (en Allemagne 48 points d’écart, chiffres DEPP). En plus de confirmer l’adhésion des familles aux études longues -clairement identifiées comme une protection contre le chômage et la précarité – cette attente de la jeunesse pour la réussite scolaire révèle combien les élèves, y compris ceux des milieux les plus fragiles, font confiance à l’école et à ses personnels pour accéder aux savoirs et aux qualifications.
Un soutien qui doit nous aider à transformer notre mandat en réalité.
La FSU n’est d’ailleurs pas isolée pour le défendre : un colloque commun se tiendra avec la CGT et le GRDS (groupe de recherche pour la démocratisation scolaire) les 14 et 15 janvier à Paris.
Enfin, travailler ce mandat, c’est affirmer notre opposition au SNU (service national universel) qui tente d’enrôler toute une génération pour faire société dans une « école de la vie « mais régie selon le code du service national !