L’ensemble des enquêtes faites sur le sujet le confirme : les conditions de travail se dégradent. Parfois la souffrance des travailleurs et travailleuses est mise à l’ avant de la scène médiatique, à l’occasion d’un drame, mais bien souvent elle reste tue, ramenée à une situation personnelle, socialement décontextualisée. Des travaux de recherches ou des enquêtes ont pourtant montré la réalité de la dégradation des conditions de travail comme l’insuffisance des mesures de protection et de prévention. Le déni de la souffrance au travail laisse se développer des risques psycho-sociaux dont, en matière de santé et de qualité du travail, le coût humain et économique est lourd.
Les devoirs de l’employeur-se sont affirmés clairement par son obligation à assurer la sécurité des salarié-es et à protéger leur santé physique et mentale. Pourtant, les vieux réflexes d’autoprotection institutionnelle continuent à produire systématiquement des justifications et résistent à l’analyse précise et objective des réalités du travail, ce qui entrave l’amélioration des conditions de travail et de prévention des risques.
C’est pourquoi le travail des CHSCT est essentiel, permettant de contraindre à l’analyse de l’organisation et des conditions de travail et à la prévention des risques. La loi de transformation de la Fonction publique en remettant en cause le champ spécifique d’intervention des CHSCT va les affaiblir alors qu’il faudrait, au contraire, en renforcer les compétences.
Pourtant, la logique de l’intérêt général voudrait qu’on considère comme relevant d’intérêts convergents la qualité du service public et la qualité des conditions de travail de ses agent-es. La prévention des risques psycho-sociaux devrait s’inscrire dans une volonté partagée de l’employeur public et des agent-es. C’est une culture institutionnelle et professionnelle qu’il faut transformer. Son inscription dans l’accord cadre RPS (risques psychosociaux) signé en 2013 au sein de la Fonction publique n’est plus suffisante.
L’action syndicale est essentielle pour y parvenir : exiger des employeur-ses le respect de leurs obligations, agir pour renforcer les droits, analyser la réalité des quotidiens de travail pour en montrer les dysfonctionnements, former les agent-es à la connaissance de leurs droits, défendre celles et ceux qui rencontrent des difficultés ou voient mépriser leurs droits, …
Pour Unité et Action, l’amélioration des conditions de travail et la prévention des risques psycho-sociaux doivent être des axes majeurs de l’action syndicale.
Sophia Catella, Paul Devin UA