Faute de véritablement pouvoir agir comme il le souhaiterait, faute de majorité parlementaire, confronté aux conséquences désastreuses pour la population et d’abord pour les catégories les plus précarisées, de sa politique pro business grevant les ressources fiscales et par conséquent le financement des services publics, le Président de la République a du mal à dissimuler une politique au service de ses bienfaiteurs de 2017 et au détriment de la majorité des citoyen.nes du pays.

Alors que la menace nationaliste se nourrit de la peur du lendemain, notamment dans les zones rurales ou péri-urbaines, le pouvoir macroniste laisse dépérir, en dépit de toutes ses vaines promesses, les services publics les plus vitaux, qu’il s’agisse de la santé ou de l’éducation, par exemple.

Peu importe pour une formation – Renaissance – et un Président qui au regard de l’histoire contemporaine sont les plus étroitement liés à un électorat « bourgeois » c’est à dire de possédants qui, elles et eux, peuvent regarder l’avenir des leurs avec confiance.

D’où l’absence de tout contrôle du secteur privé des hôpitaux, l’absence de remise en cause de la liberté d’installation – pourtant source des déserts médicaux – et, bien entendu, un séparatisme social assumé entre l’école publique et une école privée confessionnelle, lieu fermé de formation des « élites » de demain comme elle le fut hier et le demeure aujourd’hui.

Pour tenter de dissimuler la constante de son action – la bienveillance fiscale à l’égard des puissants, l’intransigeance sociale à l’égard des faibles, la mise à bas de l’État démocratique issu du Conseil National de la Résistance et du statut de la fonction publique au profit d’un Etat néolibéral etmanagérial – tous les artifices, tous les terrains de dérivation sont utiles, à commencer par l’école, sommée de prendre la tête d’un programme de « régénération morale » du pays, de bien fâcheuse mémoire… Entre la soudaine intransigeance laïque d’un Président pourtant assidu à la messe papale, la tentation de l’uniforme pour pallier les futures révoltes urbaines (!), l’invocation chevrotante de la nécessité de retour à un ordre qui n’a jamais existé que dans les moins bons romans de Maurice Barrès, tout est bon pour tenter de faire oublier les mesures régressives sur les retraites ou les allocations chômage, et surtout l’essentiel, la montée spectaculaire et parallèle de l’inflation et de la grande pauvreté, notamment des enfants.

A cette ligne paresseusement conservatrice, qu’illustre par exemple le refus obstiné de faire contribuer davantage l’oligarchie à la solidarité nationale, via par exemple un impôt sur les « supers riches », s’ajoute la morgue de celles et ceux qui, parvenus (dans tous les sens du terme) au pouvoir, se croient investi.es d’une autorité suprême, au point d’en toiser dédaigneusement les représentantsdes personnels lors d’une table ronde récente à l’Assemblée nationale.

Nos camarades secrétaires générales du Snes – FSU et du Snuipp – FSU ont su, dans une ferme dignité, avec toutes les formations syndicales et le soutien des élu.es de la Nupes, opposer la force de leurs analyses et de leurs convictions syndicales au mépris de leurs interlocuteurs Renaissances etRN. Dans cette séance s‘est à nouveau concrétisé le risque d’un abaissement de la démocratieparlementaire par l’alliance de la technocratie conservatrice et de la réaction nationaliste.

Mais la FSU, bien que les tenants du pouvoir actuel ou hélas de celui de demain l’y invitent, ne se taira pas.

Le mouvement social et le syndicalisme, eux, ne lâchent jamais la proie pour l’ombre.

Alors que la Gauche politique offre le triste spectacle de ses déchirements nationaux, sous l’œil gourmand du RN et narquois de la Droite, le syndicalisme lui fait, dans la lignée du printemps dernier le choix de l’unité d’action, le 13 octobre en sera une nouvelle étape.

Ce refus des camps syndicaux, s’il n’interdit pas les compagnonnages plus étroits entre composantes du front syndical, et d’abord de transformation sociale, sans exclusive, est gage decapacité à rassembler pour faire gagner les revendications du monde du Travail.

Unité et Action !