Contextualisation

Le terme désigne l’attitude d’hostilité systématique envers les Musulmans, les personnes perçues comme telles et/ou envers l’Islam (Petit Robert, Conseil National des Droits de l’Homme).

Devenu d’usage courant, notamment dans les médias, il est souvent utilisé pour dénoncer sincèrement les stigmatisations et la xénophobie à l’encontre des Musulmans. Dans cette acception il ne porte pas sur la critique du dogme.

En raison de sa construction sur la référence à l’Islam et de son instrumentalisation par des religieux, il entretient la confusion entre la haine envers les Musulmans, et en creux les personnes arabes et/ou maghrébines (racisme inacceptable) et la critique de l’Islam (droit non négociable en démocratie laïque, comme la critique de toute pensée : l’interdiction du blasphème n’existe pas en France).

De cette diversité de sens naissent deux attitudes différentes, également présentes en UA (et pas seulement).

Première attitude : éviter son emploi, qui entretient la confusion et peut s’apparenter à une remise en cause de la défense de la laïcité et de la liberté d’expression par notre syndicalisme, et en outre fournit à nos adversaires l’occasion de procès en soi-disant « islamogauchisme » ou en tiédeur laïque. Ce non-usage s’accompagne évidemment d’une dénonciation et du combat contre tous les racismes et de toutes les stigmatisations.

Deuxième attitude : la FSU exprime clairement à la fois le refus de toute forme de racisme (y compris celles spécifiquement tournées contre les Musulmans ou supposés tels en utilisant le terme islamophobie) et la liberté de conscience et d’expression qui permet de critiquer les religions (y compris l’Islam).

Cependant le principe premier de la loi de 1905 garantit à la fois la liberté de conscience et la liberté d’exercice des cultes ce qui interdit que la liberté de critiquer soit confondue avec une limitation de l’expression de l’attachement à un culte, sous réserve des restrictions édictées par l’ordre public.

La FSU ne doit donc pas éviter coûte que coûte l’usage de ce mot.

S’interdire l’usage du terme ne serait pas, par ailleurs, sans risque de contribuer à invisibiliser une forme spécifique de racisme particulièrement active.

Dans les textes du congrès

Le terme est donc utilisé dans les textes préparatoires, dans le thème 3, dans le sens de racisme « anti-musulman ».

Dans le zoom laïcité, UA a convenu avec les camarades d’EE qu’il n’était pas souhaitable et pertinent d’utiliser le terme à cet endroit des textes.

Islamophobie a malheureusement été accolé à « laïcité » dans le zoom « extrême droite » (voir fiche sur le « zoom laïcité »).