Le développement écologique : une saveur d’oxymore tant ces deux termes peuvent au fil du temps matérialiser le dévoiement des concepts. Après vérification, c’est même aujourd’hui une notion incompréhensible pour les militants du SNE.
Le moteur de recherche le plus efficace renvoie d’ailleurs seulement à la notion de « développement durable » et à sa plus belle représentation graphique, celle où le Graal du développement durable est l’intersection des exigences économiques, sociales et environnementales.
Sauf qu’en 2019, l’économie patine, les droits sociaux régressent et les exigences environnementales ont vocation à être totalement ignorées si l’on en croit les dernières circulaires d’instruction du Premier Ministre aux Préfets.
Donner un contenu à « développement écologique » exigerait de satisfaire au préalable et à l’initiative de leurs gouvernants à une remise à plat totale des modes de production, d’échanges et de consommation des habitants de la planète, perspective simplement inconcevable pour l’instant.
Contresens économiques et financiers, dérèglements climatiques et extinction progressive de la biodiversité peuvent conduire à deux impasses : ne rien changer dans l’espoir que des évolutions technologiques (non encore imaginées à ce jour) le permettront et sombrer dans la théorie de l’effondrement.
Les combats du SNE sont beaucoup plus immédiats. Ses combats du quotidien concernent salaires et carrières ainsi qu’adéquation missions-moyens et, surtout ces derniers temps, du fait de la réduction disproportionnée d’effectifs, les troubles psychosociaux et les conditions de travail.
Derrière les affichages des gouvernements successifs et l’inflation de lois et règlements, non seulement les effectifs et les moyens n’ont pas suivi, mais les choix de l’administration et de l’Etat sur la considération des personnels et la prise en compte de leurs travaux ont été désastreux.
Bercy l’a théorisé : « l’Ecologie n’est pas un service public, mais une politique publique », la préfectoralisation en cours de ses services et opérateurs va achever le désengagement de l’Etat en le reportant sur les populations (collectivités locales et consommateurs). Les engagements internationaux et européens de la France, déjà basés sur des indicateurs très discutables (énergie, eau, biodiversité …) n’ont donc plus de perspective d’être tenus.
Le SNE trouve aujourd’hui écoute et soutien au sein de la FSU, ses combats sont appelés à devenir les combats de toutes et tous.
Jean Jacques Maynard UA