Comme tous les trois ans, avant le congrès national, les adhérent.es des syndicats nationaux de la FSU étaient invité·es à élire leurs représentant·es dans les instances délibératives et exécutives de la FSU, tant aux échelons départementaux que national.

Quels enseignements tirer de ce vote ?

1) Une participation insatisfaisante mais significative

Sur près de 155 000 adhérent·es, environ 40 000 se sont exprimé·es, soit un peu plus du quart. Bien sûr c’est trop peu. Mais le chiffre n’est certes pas négligeable – avec une progression de près de 4000 voix par rapport à 2015 – et permet donc de dresser l’état des forces en présence, rien n’indiquant que les abstentionnistes auraient voté différemment.

Plus important, ce vote sur la base de listes de candidatures soutenant des textes d’orientation alternatifs manifeste la vitalité démocratique de notre organisation.

Seule la FSU – héritière en cela de la FEN de l’après-guerre – et la plupart de ses syndicats nationaux, choisissent de désigner ainsi les équipes d’animation militante, et ce à tous les niveaux. Ainsi, chaque adhérent.e peut librement, au terme de débats collectifs, choisir les responsables en fonction d’orientations publiques de politique syndicale, et non sur le seul principe de la confiance envers des personnalités cooptées.

UA reste attachée à ce fonctionnement démocratique interne, c’est pourquoi il est nécessaire de mener un travail pour améliorer la participation (modalités et sens du vote notamment).

2) Les orientations portées par UA confortées par le vote des adhérent·es

L’approbation à 75 % du rapport d’activité (19 % d’abstentions, 4 % en contre) valide largement les analyses, orientations et décisions d’actions débattues collectivement, portées par la direction UA de la fédération et par sa secrétaire générale.

Les résultats globaux marquent une certaine stabilité dans l’équilibre des forces entre les différents courants de pensée, avec une polarisation autour des deux principales tendances, UA et EE, au détriment des autres minoritaires (Emancipation, Uris et Front unique)

UA conforte ses positions dans la plupart des syndicats nationaux, et recueille plus de 70 % des suffrages, avec par rapport à 2015 un gain en voix (3000) et une baisse très légère en pourcentage (-0,2), en raison de l’augmentation de la participation.

Avec EE à21 %, les deux premières tendances totalisent 92% des suffrages.

Au SNUipp, UA réalise environ 65 % des voix avec une progression de 1, 55 %, contre 30 % pour EE.

Dans d’autres syndicats, UA maintient ses positions comme au SNES avec une légère baisse à tout de même 75,2% contre 15,1% pour EE.

UA SNEP demeure traditionnellement élevé à plus de 91 %.

Sans prétendre à l’exhaustivité, pointons néanmoins quelques bons résultats comme au SNASUB avec 58 % contre 15 % pour EE, au SNUEP avec 65 % contre 22 %, le SNESUP avec 47 % contre 44, le SNETAP avec 68 %, le SNE avec 70 % ou le SNPI avec 90 %…

Saluons également la qualité du travail de nos équipes du SNUITAM qui se traduit par le succès de la liste UA et sans tendances désormais majoritaire avec près de 60 % des suffrages : bravo à eux !

Emancipation recueille un peu plus de 3 % des suffrages et une baisse en pourcentage et en voix, particulièrement accentuée au SNUipp. Idem pour Front unique avec un peu plus de 2 % quand Uris se stabilise autour de 3 %.

Au plan local, UA est majoritaire dans 99 des 104 sections départementales ayant organisé le vote.

3) Un vote contrasté pour les fenêtres

Si l’appel de UA à voter pour la fenêtre A s’agissant des actions intersyndicales, avec le souci propre à notre courant de pensée de construire les mobilisations avec les personnels, de rechercher toujours la participation la plus large voire majoritaire et de rechercher le front unitaire le plus large a été largement validé par les adhérents (68,5 % contre 31,5 pour la fenêtre B proposée par nos camarades EE), il n’en a pas été de même pour la fenêtre concernant le positionnement de la FSU vis à vis du mouvement des Gilets Jaunes.

La fenêtre UA qui pointait les contradictions programmatiques – notamment en terme de fiscalité redistributive – et les attitudes de méfiance de la part des Gilets jaunes vis à vis de toute forme d’organisation syndicale comme sources de l’impossibilité de convergence a recueilli une courte majorité de 56 % contre 44 % à la fenêtre proposée par EE et qui, globalement, accuse le syndicalisme et notamment les directions UA de ne pas avoir su ou voulu passer par-dessus ces difficultés pour réaliser la convergence des luttes.  Cette position est partagée par près du tiers des SD.

L’étroitesse du résultat rend nécessaire l’approfondissement de la réflexion de notre fédération sur les nouvelles pratiques de mobilisations populaires, mais aussi sur la question de l’unification des luttes et enfin celle de la diffusion et de la pénétration des analyses revendicatives en profondeur dans un salariat toujours plus éclaté et précarisé. Faut-il préciser que cette question touche l’ensemble du syndicalisme français, et notamment confédéré.

Bilan

A ce moment de notre fonctionnement démocratique, qui se poursuit à travers les congrès départementaux puis le congrès national qui fixeront notre feuille de route revendicative, saluons le travail militant effectué par les équipes militantes UA, locales et nationales, qui contribuent au premier rang, avec nos camarades des autres courants de pensée, à faire vivre et croître la FSU.

FSU UA-1