Revitaliser UA : un premier pas pour l’ancienne académie de Rouen !
Dans le périmètre de l’ancienne académie rouennaise, et plus particulièrement en Seine-Maritime (76), la tendance Ecole Emancipée est particulièrement forte avec près de 20% aux élections internes du SNES et presque autant en FSU76. Il s’agit d’un ancrage historique fort qui interroge le fondement même du courant de pensée UA. En effet, trop de militant-e-s se retrouvent étiquetés Unité & Action, non pas, à l’origine, parce qu’ils se retrouvent dans ses valeurs, mais parce qu’ils ne se reconnaissent pas dans celles d’École Émancipée.
Or, la position en contre n’est pas de nature à favoriser un sentiment d’appartenance ou de légitimité et doit nous interroger sur nos pratiques militantes, sur comment faire vivre UA et défendre cette tendance tant dans nos instances internes qu’auprès de nos collègues pour construire des mouvements de mobilisation forts et de masse.
La FSU76, après plusieurs tentatives infructueuses, a réussi, en partenariat avec la FSU27 ainsi que quelques collègues du périmètre de l’ancienne Basse-Normandie, a organisé une journée de stage à destination de ses militant-e-s UA.
La journée était pensée en deux temps :
- Le matin : une intervention d’Alain BRIGLIA, militant du SNEP, présentant un rappel historique sur la FEN, la FSU et les courants de pensée, et posant des éléments concernant les revendications à construire avec et pour les collègues.
- L’après-midi : un échange avec la salle pour mettre en pratique les conseils donnés et réfléchir collectivement à l’avenir d’UA dans notre périmètre.
Ce stage a réuni une trentaine de collègues (environ un homme pour deux femmes) issus du SNEP, SNES, SNESup, SNUEP et SNUipp, des départements de Seine-Maritime et de l’Eure, deux collègues caennais, ainsi que trois retraitées. Cette journée a permis de remobiliser les collègues. Les aspects théoriques apportés par Alain ont été appréciés. Ils ont donné du contexte et du sens aux valeurs défendues par UA. Certain-e-s arrivé-e-s à UA par hasard (souvent par amitié pour tel ou telle militant-e) se sont sentis plus légitimes dans leur tendance, plus affirmé-e-s.
Il a été rappelé qu’il ne fallait pas se laisser dessaisir de certains dossiers par les militant-e-s ÉÉ qui, peu en responsabilité, ont du temps pour effectuer un travail de fond et d’analyse sur des questions qui échappent parfois aux collègues UA par manque de temps et de formation. L’urgence dans laquelle se trouvent trop régulièrement les militant-e-s UA, happés par l’action et la nécessité de faire tourner la machine syndicale, ne doit pas faire oublier la nécessité de trouver des moments de réflexion permettant de développer une réelle expertise et des arguments capables de contrer ceux d’ÉÉ.
Un paradoxe insoluble et pourtant incontournable s’est fait jour : comment faire vivre la tendance UA et porter ses valeurs, tout en tentant de rassembler largement la profession autour de ses idées ? Le fait que UA se confonde avec les directions syndicales et fédérales rend complexe l’existence-même de la tendance comme tendance.
Dans la perspective des élections professionnelles de 2022, une nouvelle journée de stage UA sera organisée d’ici le mois de juin 2021. Une autre demi-journée de réunion UA sera également proposée juste avant le prochain CDFD76 afin que des échanges en tendance plus longs et construits puissent être menés, et que les militant-e-s UA puissent développer une réelle expertise sur un certain nombre de dossiers. Enfin, il semble pertinent d’envisager la rédaction d’un kit rapide (une page A4) rappelant ce qu’est UA et qui pourrait servir d’outil pour aller vers les militant-e-s et nous guider notamment dans le cadre des élections internes qui entourent les congrès des syndicats nationaux et les congrès fédéraux.
Le stage a été particulièrement apprécié et salué. Si de nombreuses difficultés perdurent, les pointer est déjà un premier pas pour les résoudre et ce de manière collective et fédérale. Toutes et tous sont reparti-e-s mobilisé-e-s et prêt-e-s à se retrouver pour mener de nouvelles batailles et agir ensemble pour l’avenir d’UA et de la FSU.
Un grand merci à Alain BRIGLIA pour sa présence et son expertise.
Morane LE DEUNF.
