Cher-es camarades,

Nous ne pouvons débuter notre intervention sans remercier les militantes et les militants de la section départementale qui nous accueillent ici à Clermont-Ferrand.

Ce congrès, ce congrès de Clermont, est un congrès de luttes !

Luttes pour préserver l’héritage social de la Libération, pour renforcer celui des batailles syndicales de nos prédécesseurs.

Luttes pour défendre le droit pour toutes et tous les salarié.es du secteur privé comme de la fonction publique d’État ou territoriale, droit de partir en retraite le plus tôt possible !

De vivre en retraite en bonne santé le plus longtemps possible !

Droit de ne pas transmettre aux générations futures une société où l’on finit par user sa vie à la gagner !

Lutte également pour stopper la dégradation continue des salaires et des pensions !

La FSU, notre FSU est en pointe dans tous ces combats.

Elle agit pour rassembler, pour informer, pour mobiliser les personnels et construire des actions rassemblant une majorité de collègues

Elle agit pour imposer, dans tous les domaines, une négociation sur la base d’un rapport de force.

C’est pourquoi elle s’est efforcée hier, et continuera demain, à créer les conditions de l’unité syndicale la plus large, et notamment dans la bataille qui ne fait que commencer sur les retraites.

La FSU a œuvré pour faire de la journée du 5 décembre un moment fort de la mobilisation contre cette réforme, elle appelle ainsi ç faire du 10 un nouveau cran dans le rapport de force et ainsi obliger le gouvernement à retirer son projet et ouvrir des discussions pour améliorer le système actuel. Le premier ministre s’exprimera mercredi, qu’il soit assuré que nous ne lâcherons pas, ni le 12, ni le 13, ni le 14, ni après ! Et que nous sommes prêts à poursuivre et amplifier la mobilisation avec les personnels pour obtenir satisfaction !

D’où les enjeux du congrès qui commence.

Dans la situation politique actuelle, si lourde de menaces pour notre démocratie, entre pouvoir autoritaire et retour des idéologies nationalistes mortifères, la question des perspectives syndicales est essentielle, la question des revendications l’est également.

 

Quelles revendications allons-nous porter dans les années qui viennent ?

 Tout d’abord concernant la Fonction publique, nous avons besoin de   fonctionnaires renforcés dans leur rôle et leurs missions au sein d’une société démocratique et donc dans leur statut, héritage des jours heureux…

Car nous ne voulons pas du retour à un fonctionnaire – sujet, un fonctionnaire muet, un fonctionnaire soumis.

Nous voulons au contraire préserver un fonctionnaire citoyen, servant la nation avant de servir sa hiérarchie.

C’est pour cela que nous poursuivrons le combat contre la Loi de transformation de la Fonction publique

C’est aussi pour cela que nous n’accepterons jamais – jamais ! –  la mainmise de l’administration sur la gestion des carrières et du mouvement des fonctionnaires.

Ce serait la porte ouverte à toutes les situations d’injustice, d’inégalité et d’arbitraire que nous avons pu connaître dans un lointain passé que nous ne regrettons pas.

C’est aussi une question d’égalité.

D’égalité entre les citoyens et les citoyennes. Et où qu’ils ou elles se trouvent sur le territoire national.

Egalité dans l’accès à des services publics de qualité.

Devons-nous cependant regarder ces transformations qui arrivent comme la poule le couteau ?

Pourquoi ne pas utiliser cette immense régression démocratique qui s’annonce comme une opportunité pour inventer un nouveau syndicalisme, un nouveau rapport aux personnels, de nouvelles revendications, de nouvelles méthodes pour regrouper les travailleurs et les travailleuses dans des collectifs revendicatifs ?

C’est le défi qui nous est lancé et tous ensemble nous devons, et nous allons le relever !

Pour ce qui est de l’éducation, quel projet pour démocratiser l’Ecole, qu’il s’agisse du premier ou du second degré, du supérieur, de l’enseignement général, technologique ou professionnel ?

Quelle voie pour réduire avant de supprimer les inégalités, toutes les inégalités… sociales bien sûr… ?

Mais aussi les inégalités entre femmes et hommes, les discriminations fondées sur l’appartenance ethnique, voire religieuse.

 

Quelle voie pour préserver nos libertés ?

Et puis la liberté de conscience, qui pour la FSU n’est pas négociable, pas plus que la liberté de croire ou de ne pas croire, pas plus que la laïcité.

Et puis, Monsieur le Ministre de l’intérieur, la liberté de manifester en toute sécurité, dans les rues de nos villes !

La FSU est au travail, la FSU c’est à dire ses syndicats nationaux, ses militantes et ses militants, avec les personnels.

Et les personnels font confiance à la FSU.

Ils et elles l’ont confortée dans sa place de première fédération de l’Education nationale.

Ils et elles l’ont renforcée dans de nombreux secteurs à commencer par la FPT avec une belle progression de nos camarades du Snuter mais aussi du SNE, du SNUEP ou du Snuasfp… d’autres encore…

Certes beaucoup reste à faire pour redevenir la première fédération dans la FPE.

Et cela dès les prochaines élections.

 

Comment renforcer le fédéralisme tout en restant fidèle au syndicalisme de métier, auquel les salarié.es sont si attaché.es ?

Syndicalisme de métier dont les syndicats nationaux sont l’expression.

Réfléchissons ensemble camarades, militants et militantes des syndicats nationaux, des SD, des tendances qui chacune et chacun font la FSU, notre FSU.

Comment contribuer à mettre fin aux divisions absurdes du syndicalisme français ?

Après tout, un syndicalisme laïque ne peut qu’être favorable au dépassement des chapelles syndicales !

Nous en savons la difficulté.

Si les divisions sont faciles, l’unité, l’unification sont aussi de durs combats.

Les SD nous invitent à persévérer dans le travail commun avec d’autres organisations, à commencer par la CGT, et avec celles qui le souhaiteront.

Nous ne sous-estimons pas les obstacles, les réticences.

Ces réticences, ces obstacles, on ne les trouve pas seulement, pas d’abord à la FSU comme les débats des congrès départementaux le démontrent.

Mais, comme les SD nous y invitent, et si le Congrès en décide ainsi, c’est la voie que nous continuerons de tracer, car c’est la seule qui débouche, dans l’avenir, pour les travailleurs et les travailleuses, sur le renforcement de leur pouvoir d’agir, pouvoir de lutter, pouvoir de gagner.

Enfin, au nom d’Unité Action, je ne veux pas terminer sans parler de Bernadette Groison.

Elle n’aimera pas cela, mais tant pis.

Le mandat de Bernadette, ce n’est pas un secret, va prendre fin.

Des années de travail, de dévouement militant, d’efforts.

Avec toujours le souci d’écouter chacune des sensibilités et des identités qui font notre FSU.

Le souci d’avancer collectivement, le souci de tracer des perspectives rassembleuses.

Mais aussi, quand il le faut, le courage de trancher, le courage de décider.

Ce n’est pas là choses faciles camarades, entendons-le, car Bernadette elle, s’interdira de le dire, car si elle eut souvent à subir des leçons imméritées, elle n’eut pas le goût d’en donner.

Merci donc à Bernadette pour les années données à la FSU.

Et merci également à l’équipe, à Eliane, à Arnaud, à Philippe, à d’autres camarades…

Nous comptons sur vous pour poursuivre, sous les formes que vous choisirez, votre engagement au sein de notre FSU…

 

Bon congrès camarades !